Face à la montée du chômage et aux nouvelles aspirations des travailleurs, les coopératives d’activités et d’emploi (CAE) apparaissent comme une alternative intéressante pour entreprendre autrement. Ces structures permettent de développer son activité professionnelle en bénéficiant d’un accompagnement personnalisé et en mutualisant les ressources. Focus sur ce modèle économique solidaire, qui séduit de plus en plus de porteurs de projets.
Qu’est-ce qu’une coopérative d’activités et d’emploi ?
La coopérative d’activités et d’emploi est une structure qui permet à des entrepreneurs individuels de développer leur activité professionnelle tout en restant salariés de la coopérative. Ainsi, ils bénéficient du statut de salarié-entrepreneur, qui leur offre une protection sociale, tout en conservant leur indépendance et leurs responsabilités dans la gestion de leur entreprise.
Les CAE sont régies par la loi du 31 juillet 2014 relative à l’économie sociale et solidaire (ESS). Elles ont pour objectif de favoriser la création et le développement d’entreprises durables, en offrant un accompagnement personnalisé aux entrepreneurs et en mettant à leur disposition des ressources mutualisées (locaux, formation, comptabilité, etc.). Les CAE sont organisées sous forme de sociétés coopératives et participatives (SCOP) ou de sociétés coopératives d’intérêt collectif (SCIC).
Comment fonctionne une CAE ?
Les entrepreneurs qui rejoignent une CAE signent un contrat d’appui au projet d’entreprise (CAPE) avec la coopérative. Ce contrat, d’une durée de trois ans renouvelable, permet à l’entrepreneur de bénéficier du statut de salarié-entrepreneur, tout en étant accompagné dans le développement de son activité. Durant cette période, l’entrepreneur peut tester son projet, affiner son offre et développer son chiffre d’affaires.
Au sein de la CAE, les salariés-entrepreneurs sont rémunérés selon un pourcentage de leur chiffre d’affaires, défini contractuellement. La coopérative prélève également une part des revenus pour financer les services mutualisés et assurer sa pérennité financière. Les entrepreneurs participent aux décisions de la CAE et ont accès aux ressources et services proposés par la structure.
Quels sont les avantages des CAE ?
Les coopératives d’activités et d’emploi présentent plusieurs avantages pour les entrepreneurs :
- Sécuriser le parcours entrepreneurial : en bénéficiant du statut de salarié-entrepreneur, les porteurs de projets conservent une protection sociale (assurance chômage, retraite, etc.) tout en développant leur activité.
- Bénéficier d’un accompagnement personnalisé : chaque entrepreneur est suivi par un chargé d’accompagnement, qui l’aide à structurer son projet, à développer son réseau et à gérer les aspects administratifs et financiers de son activité.
- Mutualiser les compétences et les ressources : au sein d’une CAE, les entrepreneurs peuvent partager leurs expériences, échanger des conseils et profiter des services proposés par la structure (formation, comptabilité, marketing, etc.).
- Favoriser la coopération et la solidarité : les CAE sont basées sur des valeurs de partage, d’entraide et de démocratie. Les entrepreneurs sont associés aux décisions stratégiques de la coopérative et peuvent s’impliquer dans son fonctionnement.
Quelques chiffres sur les CAE en France
Les coopératives d’activités et d’emploi connaissent un fort développement en France depuis une dizaine d’années. Selon le réseau national des CAE Coopérer pour entreprendre, on dénombre aujourd’hui :
- Plus de 250 CAE réparties sur l’ensemble du territoire français ;
- Près de 15 000 entrepreneurs accompagnés chaque année ;
- Un taux de pérennité moyen des entreprises créées au sein des CAE de 64% après trois ans d’activité (contre 50% pour l’ensemble des entreprises françaises).
Ces chiffres témoignent du succès croissant des CAE auprès des porteurs de projets, qui y trouvent une solution adaptée à leurs besoins et à leurs valeurs.
Comment rejoindre une CAE ?
Pour intégrer une coopérative d’activités et d’emploi, il est nécessaire de respecter certaines étapes :
- Se renseigner sur les CAE présentes sur son territoire et choisir celle qui correspond le mieux à son projet et à ses aspirations ;
- S’inscrire à une réunion d’information organisée par la CAE, pour en savoir plus sur son fonctionnement et ses services ;
- Réaliser un entretien individuel avec un chargé d’accompagnement, pour évaluer la faisabilité de son projet et déterminer si la CAE est la solution la plus adaptée ;
- Signer un contrat d’appui au projet d’entreprise (CAPE) avec la CAE, pour officialiser son entrée dans la coopérative.
Les entrepreneurs qui souhaitent rejoindre une CAE doivent être animés par des valeurs de coopération, de solidarité et d’autonomie. Ils doivent également être prêts à s’impliquer dans la vie de la coopérative et à partager leurs compétences avec les autres entrepreneurs.
Le modèle des coopératives d’activités et d’emploi permet aux porteurs de projets de développer leur activité professionnelle en bénéficiant du statut de salarié-entrepreneur, tout en étant accompagnés par des professionnels expérimentés. Les CAE offrent ainsi une alternative innovante et solidaire pour entreprendre autrement, en privilégiant l’échange, la mutualisation des ressources et la coopération entre les entrepreneurs.