Cumuler les statuts de salarié et de micro-entrepreneur : mode d’emploi

De plus en plus de personnes cherchent à diversifier leurs sources de revenus en cumulant différents statuts professionnels. Dans cet article, nous vous expliquons comment il est possible de cumuler les statuts de salarié et de micro-entrepreneur, ainsi que les démarches à suivre et les points de vigilance à prendre en compte.

Le cumul des statuts : une réalité croissante

Face aux incertitudes économiques et aux changements rapides du monde du travail, nombreux sont ceux qui souhaitent aujourd’hui diversifier leurs activités professionnelles. Salarié le jour, micro-entrepreneur la nuit ou le week-end : ce mode de vie séduit de plus en plus de personnes qui y voient l’opportunité d’augmenter leurs revenus tout en développant leur projet personnel.

Selon une étude réalisée par l’Insee en 2020, près d’un quart des créateurs d’entreprise sont également salariés. Cette tendance s’explique notamment par la simplicité du statut de micro-entrepreneur, qui permet une gestion simplifiée et peu contraignante pour mener une activité indépendante.

Pourquoi cumuler les statuts de salarié et micro-entrepreneur ?

Cumuler ces deux statuts présente plusieurs avantages :

  • Diversifier ses sources de revenus : un complément financier bienvenu pour faire face aux dépenses imprévues ou pour épargner.
  • Tester une idée ou un projet : le statut de micro-entrepreneur permet de développer une activité en parallèle de son emploi salarié, sans prendre trop de risques financiers ni s’engager dans des démarches administratives lourdes.
  • Acquérir de nouvelles compétences : la gestion d’une micro-entreprise permet de se familiariser avec les aspects administratifs, commerciaux et financiers liés à l’entrepreneuriat.

Les conditions pour cumuler les statuts

Pour pouvoir cumuler les statuts de salarié et de micro-entrepreneur, plusieurs conditions doivent être remplies :

  1. Respecter la clause d’exclusivité : certains contrats de travail prévoient une clause d’exclusivité interdisant au salarié d’exercer une autre activité professionnelle. Toutefois, cette clause peut être levée temporairement (durant 12 mois maximum) si le salarié souhaite créer ou reprendre une entreprise.
  2. Informer son employeur : il est conseillé, bien qu’il ne soit pas obligatoire, d’informer son employeur de son intention de cumuler les deux statuts. Cela permet notamment d’éviter tout conflit ultérieur lié à la confidentialité ou à la concurrence déloyale.
  3. Gérer son temps : le cumul des statuts implique nécessairement une charge de travail plus importante. Il est essentiel de bien organiser son emploi du temps pour ne pas négliger ses obligations professionnelles et personnelles.

Les démarches pour devenir micro-entrepreneur

Pour cumuler les statuts de salarié et de micro-entrepreneur, il faut tout d’abord créer son entreprise en suivant les démarches suivantes :

  1. Choisir une activité : définir précisément l’objet de l’entreprise, qui doit être différent de celui exercé en tant que salarié.
  2. S’inscrire en ligne : la création d’une micro-entreprise s’effectue en quelques clics sur le site officiel autoentrepreneur.urssaf.fr. Il suffit de remplir un formulaire et de fournir les pièces justificatives demandées.
  3. Obtenir un numéro SIRET : une fois l’inscription validée, le micro-entrepreneur reçoit par courrier son numéro SIRET et peut commencer à exercer son activité.

Les obligations et responsabilités du micro-entrepreneur

Cumuler les statuts de salarié et de micro-entrepreneur implique également des obligations spécifiques à chacun. En tant que micro-entrepreneur, il faut :

  • Déclarer ses revenus régulièrement : selon le choix du micro-entrepreneur, la déclaration des revenus doit être effectuée mensuellement ou trimestriellement auprès de l’Urssaf.
  • Payer ses cotisations sociales : ces cotisations sont calculées en fonction des revenus déclarés et doivent être versées régulièrement à l’Urssaf.
  • Souscrire une assurance : en fonction de l’activité exercée, il peut être recommandé de souscrire une assurance professionnelle pour couvrir les éventuels risques liés à l’activité.
  • Tenir une comptabilité simplifiée : bien que la comptabilité du micro-entrepreneur soit allégée, il est nécessaire de conserver les factures d’achat et de vente, et de tenir un registre récapitulatif des recettes et des dépenses.

En revanche, le micro-entrepreneur n’est pas soumis à la TVA, sauf si son chiffre d’affaires dépasse certains seuils. Il bénéficie également d’un régime fiscal simplifié, avec un prélèvement libératoire de l’impôt sur le revenu calculé en fonction des recettes.

Les précautions à prendre

Cumuler les statuts de salarié et de micro-entrepreneur peut s’avérer complexe et chronophage. Pour éviter les pièges, voici quelques précautions à prendre :

  • Ne pas négliger son activité salariée : il est important de continuer à remplir ses obligations professionnelles en tant que salarié pour ne pas mettre en péril son emploi.
  • Éviter les conflits d’intérêts : l’activité exercée en tant que micro-entrepreneur ne doit pas entrer en concurrence directe avec celle exercée en tant que salarié.
  • Gérer ses priorités : le cumul des statuts demande une organisation rigoureuse pour ne pas se laisser déborder et préserver un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.

En suivant ces conseils, cumuler les statuts de salarié et de micro-entrepreneur peut être une expérience enrichissante, tant sur le plan professionnel que personnel. Il est important de bien se renseigner sur les démarches à suivre et les obligations liées à chaque statut pour réussir cette aventure entrepreneuriale.